Eloge des curieux

La curiosité lorsqu'elle est prise comme un défaut est en réalité mal connue. Et pour sûr, lisez la définition de tv5 dictionnaire (une référence par ici) de cette manière d'être de vivre : "On le dit d'une personne qui est avide de voir, de connaître, de savoir."

Alors cela voudrait-il dire que les personnes qui ne s'avouent pas curieuses seraient des personnes dénuées d'intérêt?

... A première vue, non. Car moi-même n'étant pas curieuse, et ayant cependant pratiqué les curieux pendant trop longtemps de nombreuses années, je puis vous dire que même s'ils vous exaspèrent de leur intérêt -chronique- pour tout, ils s'avèrent être des gens d'une qualité incroyable.

Et croyez le ou non, mais ces bêtes-là, comme on les appelle parfois, vous manquent énormément lorsqu'elles ne vous titillent plus de leurs questions futiles.

C'est pourquoi il faut que je vous avoue maintenant que la curiosité n'est pas quelque chose d'inné mais quelque chose d'acquis. Et oui, un peu comme Tchernobyl, mais sans s'arrêter à la frontière, vous apprenez à vivre avec, et sans vous en rendre compte, ça vous contamine...

D'ailleurs, ne vous êtes-vous jamais dit "je m'endormirai moins *** ce soir" ?

Comments

[O'Malley]

Un air frais descendant de la paroi caressait ses cheveux. La lumière était éclatante. Il clignait des yeux. Il avait du mal à s'accoutumer à tant de violence, tant de blancheur. Accoudé au rebord, il regardait en bas, l'eau d'un bleu océan. Pourtant, c'est la cataracte qui le fascinait : elle jaillissait d'en face, transparente et limpide comme le diamant, non pas en un filet étroit et nerveux, mais large et abondante, comme en colère, soupe au lait, prompte à rugir, aussi prompte à se calmer. Et ça recommençait. Il avait déjà observé le phénomène et ne s'en lassait pas. L'eau tombait de la paroi, en contrebas par rapport à son regard; il se baissait le plus possible pour distinguer l'endroit exact... mais à un moment le rebord lui cachait la vue. Il se relevait... Il était intrigué... Il tendait alors le bras pour atteindre la source...Ô combien inaccessible... et là, en bas, aussi... ... Il entendit, comme dans un songe, son nom ricocher autour de lui, vaguement interrogateur. Vite, de nouveau, il appuya sur le bouton. Une ombre s'étira au-dessus de lui et une voix trancha :"Petit-Paul! que fais-tu dans les WC?".